La date est suffisamment forte pour qu’on s’en souvienne. Cette année cela fait 12 ans déjà. 12 ans déjà que le séisme et le tsunami qui a suivi ont dévasté la côte nippone. 12 ans déjà que 3 des 6 réacteurs de la centrale de Fukushima Daïchi sont entrés en fusion. 12 ans déjà que le monde ferme les yeux, comme pour oublier la catastrophe, comme pour oublier la dangerosité…
Pourtant elles et ils n’oublient pas.
Elles et ils, ce sont les habitant·es de la préfecture de Fukushima, les personnes réfugié·es dans d’autres villes ou à l’autre bout du Japon, ce sont les enfants malades, les politiques de l’époque (Naoto Kan), les victimes en procès avec l’administration ou avec TEPCO, les liquidateurs qui travaillent encore d’arrache-pied dans des conditions délétères et au péril de leurs vies en espérant nettoyer ce qui ne peut sûrement pas l’être…
Celles et ceux qui n’oublient pas, ce sont également les pro-nucléaires qui, sous couvert de pseudo-programmes humanitaires, tentent de faire accepter la vie radioactive.
Et malgré la propagande autour des Jeux Olympiques de Tokyo, destinés à laisser croire que l’accident appartient au passé, les conséquences de la catastrophe sont toujours à l’ordre du jour, avec le déversement prévu des eaux contaminées de la centrale dans le Pacifique.
Pour ce dossier spécial [à l’occasion des 10 ans de l’accident], nous avons fait le choix de laisser la main à nos amis japonais. Car qui mieux qu’eux peut nous parler de ce qui se vit au cœur de la catastrophe toujours en cours ?