EPR : une éclatante réussite Française que le monde entier nous envie
Vous avez commandé il y a 3 ans une nouvelle chaudière dernier cri, vanté comme étant ultra performante, un fleuron de la technologie française, pour un prix à la commande de 6000€, mais suite à des « mises au point techniques », le tarif est passé à 35000€.
Après réflexion, vous vous dites que cela doit valoir le coup : une fabrication française que le monde entier nous envie, on vous assure que c’est le sommet question technologie et sécurité.
Il y a bien eu ces défauts et malfaçons déclarés à l’Autorité de Sécurité Nucléaire (le président de la république, nouvellement réélu, en plus de 14 nouveaux réacteurs EPR, a fait installer tout plein de Petits Réacteurs nucléaires Modulaire partout en France, auxquels sont connectés les nouvelles chaudières individuelles), mais le fabricant Energie De France – que le monde entier nous envie – assure que tout est résolu et sous contrôle. Bref, vous sortez votre chéquier.
Lors des travaux d’installation, qui durent 3 ans, au lieu des 3 jours prévus, des incidents et des défauts apparaissent : la cuve de la chaudière a des fissures, les soudures des tuyauteries doivent être réparées, l’intérieur de la cuve vibre … mais c’est une technologie Française que le monde entier nous envie, puisqu’on vous le dit !
Pour les problèmes de cuve, Energie De France – que le monde entier nous envie – vous dit que finalement vous ne pourrez faire tourner votre chaudière qu’à 60% de sa capacité, au-delà la cuve risque de ne pas tenir, et elle sera moins performante que votre ancienne chaudière. Mais, rappelons le pour celles et ceux qui n’ont pas suivi : c’est une technologie Française que le monde entier nous envie !
Toute ressemblance avec l’histoire du fiasco de l’EPR-de-Flamanville-que-le-monde-entier-nous-envie serait évidemment purement fortuite !
Spécifiquement le défaut apparu en juin 2021 sur la cuve du réacteur n° 1 de l’EPR chinois de Taishan (un défaut qui pourrait être générique aux cuves des réacteurs EPR : il est du même type que les réacteurs de Taishan 2 en Chine, Olkiluoto en Finlande, et Flamanville) et entrainant l’arrêt du réacteur en juillet 2021.
EDF envisagant de résoudre ce problème en faisant tourner l’EPR de Flamanville à 60% de sa capacité et qui se retrouverait pour un budget de presque 20 milliards d’euros (3,3 milliards au départ), moins performant que les réacteurs construit il y a 50 ans.
Comme le souligne le Canard Enchainé du 19 janvier 2022, « EDF à du mal à cuver son nucléaire« , mais l’EPR est « une éclatante réussite française [que le monde entier nous envie] ! »