Orano-Areva condamnée pour publicité mensongère et trompeuse

Le Jury de Déontologie Publicitaire a été saisi, d’une part les 19 et 22 novembre 2019, de deux plaintes émanant de particuliers, d’autre part, le 15 janvier 2020, d’une plainte de l’association Réseau Sortir du Nucléaire, afin qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur de publicités en faveur de l’offre d’énergie nucléaire de la société Orano, diffusées en presse et sur son site internet.

Il vient de donner raison aux plaignants : les propos d’Orano-Areva dans sa campagne de propagande médiatique pour redorer le blason du nucléaire sont faux et mensongers. Les centaines de milliers d’euros dilapidés par le nucléariste pour arroser les médias et manipuler les lecteurs sont mensongers. Le Jury estime que la publicité est trompeuse et de nature à  induire le public en erreur sur la réalité des actions de l’annonceur en matière de développement durable.

Quelques extraits de la conclusion du Jury de Déontologie Publicitaire :

  • Le Jury rappelle que la publicité en faveur de l’énergie nucléaire doit veiller à  ne comporter aucune ambiguà¯té quant à  ses incidences environnementales.
  • Le Jury estime, tout d’abord, que la formule « nucléaire : eh non, on ne réchauffe pas la planète » qui ne contient aucune nuance, revient à  énoncer que l’activité nucléaire ne réchauffe aucunement la planète. Or le Jury relève, en se fondant sur l’ensemble des éléments produits aux débats, que la production d’énergie nucléaire implique indirectement mais nécessairement des dégagements gazeux, en particulier dans la phase amont du cycle de production.
  • Le Jury constate, en outre, que la phrase suivante du visuel « La preuve : selon les chiffres du GIEC, le nucléaire émet 40 fois moins que le gaz » renvoie à  des données imprécises de « chiffres du GIEC » pour donner l’indication qu’une centrale nucléaire produit des émissions inférieures à  celles provenant du gaz, mais non nulles. Cette formule ne démontre donc pas l’absence d’émission ni que le nucléaire ne réchauffe pas la planète et ne permet donc pas de lever l’ambiguà¯té de l’accroche.
  • Le Jury en déduit que l’allégation « nucléaire : eh non, on ne réchauffe pas la planète », en ce qu’elle n’est pas relativisée et suggère une absence totale d’impact négatif, n’exprime pas avec justesse les conséquences de la production d’énergie nucléaire. La publicité est donc de nature à  induire le public en erreur sur la réalité écologique des actions de l’annonceur.
  • Le Jury constate par ailleurs qu’un encadré indique que « 96% du combustible nucléaire usé est recyclable », accompagné de l’image de trois conteneurs à  recyclage intitulés « combustible nucléaire », « verre » et « plastique » […]
    Le Jury considère qu’une telle comparaison crée une ambiguà¯té au regard de la réalité du recyclage effectif du combustible nucléaire qui ne porte que sur environ 1% des combustibles nucléaires usés et demande une technologie complexe.
    Le Jury estime que la publicité est, à  cet égard, trompeuse et de nature à  induire le public en erreur sur la réalité des actions de l’annonceur en matière de développement durable.
  • En conséquence de ce qui précède, le Jury est d’avis que la campagne de publicité en cause méconnaît les points précités de la Recommandation « Développement durable » de l’ARPP et de l’article D1 du code ICC.

Visualiser la plainte et l’avis du Jury de Déontologie Publicitaire ici.
Article de Réseau pour sortir du nucléaire.
Publicité Orano en cause.

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